Inondations à Dubaï : le changement climatique en cause ?

En avril 2024, des pluies d’une intensité exceptionnelle se sont abattues sur les Émirats arabes unis et Oman, déclenchant des inondations d’une ampleur inédite. Cet événement dramatique a causé des dégâts matériels considérables, des pertes en vies humaines et a mis en lumière le rôle croissant du changement climatique dans l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. Car oui, contrairement à certaines informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux, le changement climatique a bien accentué cette catastrophe.

Des trombes d’eau se sont déversées sur la région pendant plusieurs jours, atteignant des niveaux de précipitation sans précédent. À Oman, la ville de Sohar a enregistré plus de 200 mm de pluie en 24 heures, soit plus du double de la moyenne mensuelle. Ces pluies diluviennes ont provoqué des inondations soudaines et dévastatrices, submergeant les villes et les villages.

Les infrastructures ont été lourdement touchées, avec des routes coupées, des ponts effondrés et des réseaux électriques hors service. Les habitations, souvent construites dans des zones à risque, n’ont pas résisté à la furie des eaux, laissant de nombreuses familles sans abri.

Le bilan humain est également dramatique. Selon les premiers chiffres, les inondations ont fait plusieurs dizaines de victimes, dont un nombre important d’enfants. A l’heure où ses lignes sont rédigées, des recherches sont toujours en cours pour retrouver des personnes disparues.

Des chercheurs ont analysé l’événement pour déterminer son lien avec le changement climatique. En utilisant des modèles climatiques et des simulations informatiques, ils ont conclu que le réchauffement de la planète a augmenté la probabilité et l’intensité des pluies torrentielles observées en avril 2024 (étude à retrouver ici).

L’étude estime que, sans le changement climatique, les pluies auraient été environ 30% moins intenses. Cela signifie que les inondations auraient été moins étendues et moins dévastatrices, avec des impacts humains et matériels moins importants.

Il est important de noter que d’autres facteurs météorologiques ont joué un rôle dans l’intensité des pluies. Plusieurs facteurs se sont retrouvés, au même moment, au même endroit. Cependant, la part imputée au changement climatique correspond aux effets attendus d’un climat en plein réchauffement.

Le changement climatique entraîne une augmentation de la teneur en vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui favorise la formation de nuages ​​plus intenses et la production de précipitations plus abondantes. De plus, la hausse des températures modifie les circulations atmosphériques, ce qui peut conduire à des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.

Les inondations constituent une menace majeure pour les populations vivant dans les zones inondables et les communautés à faible niveau de vie. Aux Émirats arabes unis, ces populations sont souvent plus exposées aux risques d’inondations en raison de leur situation géographique et de leurs conditions de vie précaires. Elles ont également moins de ressources pour se préparer aux inondations et pour s’en relever après coup.

L’événement d’avril 2024 en est une illustration tragique. Les quartiers les plus pauvres des villes touchées ont été particulièrement affectés, avec des maisons détruites et des familles déplacées. Les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées ont été particulièrement touchées.

Il est crucial de mettre en place des mesures concrètes pour limiter les impacts des futures inondations, notamment en améliorant les systèmes de prévision météorologique et la planification urbaine. Des systèmes d’alerte précoce efficaces peuvent permettre aux populations d’être évacuées à temps et de se mettre en sécurité. Un meilleur aménagement urbain peut également contribuer à réduire les risques d’inondations, en particulier dans les zones à risque.

En définitive, ces inondations dévastatrices constituent un rappel brutal des dangers croissants du changement climatique. Il est urgent de poursuivre les efforts collectifs pour protéger notre planète et ses habitants.